Ça y est Bali c’est fini, on aura passé du bon temps, on quitte claire après une nuit horrible pour aller sur l’île de Java.

Un long et fatiguant périple nous attend, on part de Kuta pour rejoindre le port de Gilimanuk on en a pour 3h de voiture puis on prend le ferry qui nous emmène sur l’île de Java, ça nous fait penser à Tahiti et son ferry pour Moorea. 1h de traversée et nous voila sur Java où on attend nos guides pour les Volcans.

Oui on a préféré la facilité en prenant une formule tout compris car il nous restait peu de temps donc pas le temps pour des imprévus et ce tour est une valeur sûre car le propriétaire est un ancien ingénieur de la mine et a monté sa boîte avec toute sa famille.

On embarque dans le 4×4 pour aller dans le village des guides en pleine forêt loin de tout c’est très dépaysant et ça fait du bien, notre habitation est très basique mais tellement typique on s’y sent bien.

Ici les enfants apprennent l’anglais dès le plus jeune âge.

Un petit déjeuner et ils nous font visiter leur village et leurs richesses naturelles.
On est entouré de rizières et de cocotiers, on a droit à un petit cocktail maison, trop bon et très rafraîchissant.

Ils nous montrent leur café, leur cacao, on apprend même comment pousse la canelle et les clous de girofle qu’ils utilisent pour aromatiser leurs cigarettes. Ils sont fiers de nous montrer une plante qui réagit au toucher et à la chaleur en se refermant sur elle même.

Après s’être bien baladé dans la forêt on rentre à notre habitation pour un repas (nasi goreng) puis au lit car réveil 00h pour partir à 00h30 pour grimper le premier volcan KAWAH IJEN à la frontale.

Réveil qui pique on est en manque de sommeil, on s’habille chaudement car il va faire froid la haut.
Après une heure de voiture on arrive au parking du volcan il y a plein d’Indonesiens, des scooters partout, ce sonts les mineurs qui vont travailler. Il y en a peu près 200 qui travaillent sur ce site mais jamais tous en même temps. Il y a des touristes comme nous qui viennent voir ce volcan.

On commence la montée à la frontale avec un dénivelé positif de 1000m et 3km pour y arriver c’est assez dur, assez physique de bon matin mais il y tellement d’étoiles et la lune est si proche et si brillante qu’on oublie l’effort physique.

Ca y est on y est on est en haut du cratère, ça commence à sentir le souffre on enfile nos masques et on entame la descente,1000m de dénivelé négatif, en esquivant et laissant passer les premiers mineurs qui remontent le souffre.

C’est impressionnant la charge qu’ils portent environ 80kg sur leurs épaules tout en remontant le cratère et ils sont en tong ou bottes en plastique. On en croise de plus en plus et pour les encourager certains leur donne des cigarettes ou des bouteilles d’eau, nous c’est des gateaux et ils apprécient, se laissent prendre en photo en plein effort et en montée, ils ont du courage…

On a quasiment descendu tout le cratère et on voit enfin les fameuses flammes bleues. C’est du gaz sulfuric qui s’échappe du cratère à haute température et s’enflamme au contact de l’air.
le souffre qui brûle. Elles sont souvent cachées par un énorme nuage de fumée qui sent très mauvais (l’oeuf pourri) c’est le dioxyde de souffre.

Les mineurs travaillent au plus près du nuage sans masques et fument clopes sur clopes. On entend beaucoup d’entre eux cracher leurs poumons.

On reste un bon petit moment à admirer les flammes bleues mais l’odeur du dioxyde de souffre est tellement horrible et pique tellement les yeux qu’on remonte à la surface du cratère.
En chemin on essaye de porter leur chargement de 80kg, c’est impossible de les soulever de 1mm. Ils sont petits mais costaud c’est mineurs mais ça les abîme ils ont tous une partie de l’omoplate cassée voir même les vertèbres :/

Ils se tuent à la tâche pour pas grand chose, à peu près 3000rph le kilo de souffre (environ 20 centimes d’euro le kilo) donc 15€ un chargement entier, ils en font 2 dans la journée donc 30€ par jour dans des conditions pareille c’est pas humain… Mais il gagnent plus que tout autre boulot, alors préfère perdre 10 à 20ans de vie et gagner plus pour envoyer les enfants à l’école.

On sort du cratère pour descendre au parking, on aura bien grimpé, bien pris du souffre plein les poumons et plein les yeux… un gros respect aux mineurs.

Le gouvernement a un temps voulu construire un pipeline pour transporter le souffre liquide jusqu’au parking pour éviter le cratère, mais les mineurs se sont rebellés en disant que ce n’était pas respectueux pour leur travail et que ça en enlèverait aussi. Alors le gouvernement a laissé tomber. Faut dire aussi qu’on vient pour les voir, le volcan aurait un peu moins d’intérêt sans ces incroyables porteurs de souffre.

On retourne au village pour prendre une douche et un petit déjeuner (nasi goreng = riz frit) puis on a 7h de route pour rejoindre le village du deuxième volcan « Bromo ». On est trop motivé et très fatigué.
Après cette route interminable où le chauffeur n’arrête pas de klaxonner et de doubler dans tous les sens on arrive enfin au village qui se situe à 1000m d’altitude donc il fait très froid.

On se réveille à 3h00 pour aller voir le lever de soleil sur les Volcans Bromo et ses potos (volcan Semuru et l’autre je sais plus). On arrive assez tôt, avant tous les touristes pour avoir une bonne place. Maintenant on attend le spectacle dans le froid. Ca y est le soleil montre le bout de son nez, c’est très beau, c’est magnifique, toutes ces couleurs sur cette chaîne de volcan c’est classe.

Maintenant on va grimpé le mont Bromo, un peu de voiture et on a une petite marche à faire puis quoi ? des escaliers! bah !! c’est trop facile et on y est.

On est en haut du cratère qui crache en continue du dioxyde de souffre mais qui ne peut être exploité car il n’a pas la même composition que Kawah Ijen.

Un peu déçu par ce dernier car on le voyait bien plus grand et plus haut et plus inaccessible.
Ca y est le tour est fini on récupère nos affaires puis les guides nous déposent à la gare la plus proche pour qu’on prenne un train pour Yogyakarta, environ 8h de train ça va être génial !!

Le tour était sympa, les guides très gentils, on aura appris des choses et vu de belles choses. On aurait peut être pu se passer des guides pour le mont Bromo mais bon il fallait le savoir. C’est surtout que le guide ne sert à rien, on a surtout de la peine pour lui qu’il doive se lever aussi tôt pour rien au final, on peut se débrouiller seul. Sachant que son job c’est la mine de de 00h à 9h, sieste de 9h à 12h et après direction la ferme et de temps en temps guide.

On a payé un peu cher mais il y a 20% qui est reversé à l’association des mineurs donc pas déçu. Le gérant fait bosser sa famille mais aussi les mineurs blessés qui ne peuvent plus porter de charge donc vraiment un bon plan ce tour 100% mineur. Par exemple, le chauffeur a été mineur pendant 6ans, notre premier guide pendant 12ans et le second l’est encore.